samedi 6 janvier 2007

Bois d'oeuvre



Je pense donc je… L’art primitif est une intrigue. Entre moquerie et sublimation des émotions. Les artistes initiaux des grottes, les peintres et les modeleurs d’os de renne, imaginaient-il qu’un jour ils seraient pris en exemple ? Avaient-ils ce besoin de laisser une oeuvre à la postérité ? Personne ne sait. Toujours est-il que maintenant ils sont connus et reconnus dans le monde de l’art. À titre posthume. Comme Van Gogh mort avant son heure de gloire. Le temps bonifierait-il l’œuvre artistique ? Ou alors peut-être permettrait-il aux esprits de s’habituer au génie trop précoce… La qualité d’une œuvre ne peut se reconnaître qu’après que le temps ait fait ses griffes sur elle. Les artistes reconnus de leur vivant ne sont pas ceux que l’Histoire de l’art retient, que du contraire.
Que d’émotion à la vue de cette petite statue d’art africain. Arrachée à un rectangle de bois exotique, elle enjolive un espace qui sans elle ne serait pas le même. Évoquant sans équivoque le penseur de Rodin, impossible de dire qui a influencé l’autre si influence il y a eu. Il n’est pas rare que deux peuples distants de plusieurs milliers de kilomètres évoluent technologiquement, religieusement et artistiquement en parallèle. Je choisis cette dernière solution : le hasard. Peu importe, le chef d’œuvre est là. Impossible de retracer le parcours émotionnel de l’artiste qui a abouti à elle. Je ne saurai jamais ce qui l’a poussé à transformer la forme naturelle initiale en ce bonhomme aux pensées perdues. Cela ne fera qu’augmenter mon émotion en rajoutant toute une panoplie de pensées et de réflexions sur l’origine de cette création. Enivrante recherche perdue d’avance.